Notre arme : L’Épée

Histoire de l’épée

L’épée est l’arme noble de l’escrime, celle des duels et des mousquetaires. Elle peut être considérée comme l’héritière de la rapière, arme apparue au XVème siècle dans un contexte de guerre civile et d’insécurité croissante. Avec la rapière, l’épée sort donc des champs de bataille pour devenir une arme de ville. Plus longue, avec une pointe affinée et une lame étrécie, elle est polyvalente et permet de porter avec autant d’aisance des coups d’estoc (avec la pointe) et de taille (avec le tranchant). On assiste alors à l’essor des duels. Considérée trop dangereuse, elle est délaissée au XVIIème siècle au profit du fleuret qui devient l’arme d’apprentissage.

L’épée revient au goût du jour et devient une discipline Olympique dès les deuxièmes jeux de 1900. Il faudra attendre 1996 pour qu’une épreuve Epée Dame soit également au programme des JO. Tout comme au fleuret et au sabre, la France a un palmarès olympique chargé : elle a remporté 45 médailles en 61 épreuves olympiques. Parmi les grands champions français, on peut nommer Erick Srecki (double champion olympique, 4 titres mondiaux), Hugues Obry (entraîneur de l’équipe de France épée masculine, triple champion olympique, 2 titres mondiaux) ou encore Laura Flessel-Colovic (quintuple médaillée olympique, 6 titres mondiaux, porte-drapeaux de l’équipe de France).

Lors des Jeux Olympique de Rio en 2016, les épéïstes français se sont illustrés. Gauthier Grumier a remporté la médaille de Bronze en individuel et l’or par équipe avec ses camarades Yannick Borel, Daniel Jérent et Jean-Michel Lucenay. Chez les filles Lauren Rembi termine au pied du podium pour ses premiers JO.

Les caractéristiques techniques de l’épée

L’épée
  • Poids total : 770 grammes
  • Longueur totale : 110 cm
L'épée
La lame
  • Matière : acier
  • Forme : section triangulaire
  • Longueur : 90cm
La coquille :
  • Forme : ronde
  • Taille : 13,5cm de diamètre et entre 3 et 5,5cm de profondeur 
La poignée
  • Taille : 20cm
  • Forme : cross ou droite.

 

Une arme de stratégie

L’épée, c’est l’arme la plus simple à comprendre, affirmait Vincent Anstett (champion du monde de sabre par équipes en 2006) dans un article du quotidien 20 minutes. En effet, contrairement au fleuret et au sabre, on peut toucher tout le corps, de la tête au pied. Et en épée, pas de convention ni règles de priorité : dès qu’un tireur met une touche, une lampe rouge ou verte s’éclaire et le point est gagné.

Toutefois, le peu de règles en épée n’en font pas une arme simpliste pour autant. Car pour gagner, il faut ruser. Vincent Anstett poursuit donc en assurant que l’épée est sans doute l’arme la plus tactique et celle où il y a le plus de surprises. Si au fleuret et au sabre le tireur ne prend pas de risque en attaquant, puisqu’il a la priorité, en épée, on se découvre en avançant vers son adversaire : c’est une vraie prise de risque… Il faut donc être vif et explosif pour surprendre son adversaire. Mais également savoir être endurant et patient pour attaquer au bon moment, lorsque l’adversaire baisse sa garde. L’épée, c’est donc l’arme de la stratégie.

Ce que j’aime dans l’escrime ? La rivalité, le combat et la sensation de puissance. C’est une discipline très noble avec un costume blanc, comme dans les films de cape et d’épées. Il y a aussi un côté artistique. Chaque assaut ressemble à une chorégraphie et raconte une histoire. Enfin, j’aime le mélange de technique, de stratégie et de tactique. Le vainqueur est celui qui trouve la faille derrière le masque.  

Laura Flessel

Epéiste de l'équipe de France, quintuple médaillée olympique